« Bataille d’Hernani »

  • Tout sujet sur l’oeuvre est à traiter en lien avec la « bataille d’Hernani ».
  • Victor Hugo est le chef de file du Romantisme. Hernani est un drame romantique: souplesse de l’alexandrin (trimètres, enjambements comme aux vers 1-2), registre tragique, mais mélange des genres (comédie / tragédie, comme chez Shakespeare (fin XVIe s., très admiré des romantiques) et des registres (« le sublime et le grotesque » (par ex. le roi dans l’armoire)… voir fiche sur la préface de Cromwell). La pièce choque les défenseurs du goût classique: « bataille »!
  • Lors des premières représentations, les opposants au romantisme remplissent la salle pour rire, huer… V. Hugo fait aussi venir ses amis romantiques, dont Théophile Gautier.
  • Rires, cris, sifflets, car la pièce est jugée scandaleuse et ridicule (cf. annotations d’Hugo dans son exemplaire), dès le vers 1 (enjambement), et tous les passages qui mélangent les registres (le manteau mouillé dans l’acte I par ex…): voir les notes des bas de pages.
  • Ils critiquent aussi la fin: la pièce pourrait se terminer à la fin de l’acte IV: tout est résolu, et le roi ordonne le mariage comme à la fin du Cid de Corneille. Mais tout est ruiné par le 5e acte.
  • Les trois suicides de la dernière scène sont jugés immoraux: la mort des personnages ne résout rien (contrairement à la mort de Roméo et Juliette par ex., qui permet la réconciliation des familles). Or, pour que fonctionne la catharsis (Aristote: le théâtre doit « purger » le spectateur de ses mauvaises pulsions), la fin doit permettre un retour à l’ordre, ou punir une faute… Ce n’est pas le cas ici.

La pièce Hernani, avec sa « bataille », marque un tournant dans l’histoire du théâtre: rupture avec les modèles classiques.

Publicité