Les sub. conjonctives cmt. circ.

Les propositions subordonnées conjonctives

Elles appartiennent à une phrase complexe, et complètent un verbe.

Une proposition subordonnée dépend de la proposition principale de la phrase. Pour l’étudier, il faut donc d’abord repérer le sujet et le verbe de la principale, dont elle dépend.

Ex: Je pense que tu viendras. « Je pense »= principale; « que tu viendras »= subordonnée conjonctive.

Elles sont de plusieurs types:

  • Les conjonctives introduites par QUE (ou CE QUE, A CE QUE, DE CE QUE…)

Ex: Je pense que tu viendras. Je m’attends à ce qu’il parte.

Il ne faut pas les confondre avec une relative introduite par QUE: la relative complète un nom.

  • Les conjonctives interrogatives, introduites par SI, COMMENT, POURQUOI, COMBIEN… (voir fiche sur l’interrogation)

Elles servent à former l’interrogation indirecte, et complètent un verbe interrogatif.

Ex: Je me demande si tu viendras.

  • Les conjonctives utilisées en fonction de compléments circonstanciels, introduites par QUAND, AVANT, PUISQUE, PARCE QUE, LORSQUE, BIEN QUE, DE SORTE QUE…

Elles servent à exprimer le temps, la cause, la conséquence, le but, la condition, etc… Elles sont utiles notamment pour l’argumentation.

Ex: Je partirai lorsque tu arriveras. Tu es épuisé puisque tu as couru toute la journée.

Pour simplifier: les subordonnées circonstancielles sont des compléments circonstanciels qui contiennent un verbe.

Pour l’analyse, après avoir donné la principale dont dépend la subordonnée (sujet et verbe), il faut préciser le mot subordonnant (qui débute la subordonnée: ici « lorsque »; « puisque »), car de ce mot dépend le sens pour expliquer ce que précise la subordonnée. Il faut aussi montrer que cette subordonnée contient son propre sujet, et son verbe, ce qui constitue une phrase complexe avec la proposition principale.

*Ce sont des subordonnées, donc elles contiennent obligatoirement un verbe. Il ne faut pas les confondre avec les compléments circonstanciels simples, sans verbe, qui ne sont pas des subordonnées mais des compléments de phrase (par ex: ce matin, à cinq heures, comme l’eau courante, dans le jardin, etc…)

Voici un exemple de réponse à une question de grammaire sur les subordonnées conjonctives compléments circonstanciels à l’oral du bac, à partir d’une strophe du poème « Une Charogne » de Baudelaire.

Question de grammaire
Baudelaire, « Une Charogne »

Question :
Analysez la proposition subordonnée conjonctive en fonction de complément circonstanciel dans les vers 41 à 44 du poème « Une Charogne » :

Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Méthode :
Il s’agit d’une seule phrase. Commencez par identifier chacune des propositions.

Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces,
(suj./vb principal; apposition)
Après les derniers sacrements,
(complément circ. de temps)
Quand vous irez, sous l’herbe et les floraisons grasses,
(Sub. Conj. c.c. de temps; complément circ. de lieu)
Moisir parmi les ossements.
(complément circ. de lieu)

On peut supprimer certaines propositions qui ne sont pas des subordonnées (celles qui sont soulignées), pour simplifier la phrase. En gras, il reste la phrase minimale.

Réponse :
Une phrase complexe est une phrase qui contient plusieurs verbes conjugués. Elle peut être constituée grâce à la juxtaposition, la coordination, ou la subordination. Une proposition subordonnée peut compléter un nom, c’est alors une relative, ou compléter un verbe, c’est alors une conjonctive. Parmi les subordonnées conjonctives, certaines ont une fonction de complément circonstanciel.
Dans le poème « Une Charogne », chaque strophe, de la cinquième à la dernière, est constituée d’une seule phrase. L’avant-dernière strophe est la seule qui contient une proposition subordonnée conjonctive en fonction de complément circonstanciel.
Le poète s’adresse à une femme, c’est du discours direct comme le montrent l’interjection « oui ! » et l’apostrophe mise en apposition « ô la reine des grâces ». On peut supprimer ces deux propositions.
La phrase contient aussi trois compléments circonstanciels (sans verbe) compléments de phrase, que l’on peut supprimer : «Après les derniers sacrements » (complément circonstanciel de temps), « sous l’herbe et les floraisons grasses » et « parmi les ossements » (compléments circonstanciels de lieu).
Ainsi, une fois simplifiée, la phrase à analyser est : Telle vous serez quand vous irez moisir. Il s’agit d’une phrase complexe, constituée d’une proposition principale, et d’une proposition subordonnée conjonctive en fonction de complément circonstanciel, introduite par le mot subordonnant « quand ».
La proposition principale est : « telle vous serez ». Elle est constituée d’un sujet : « vous », du verbe être au futur : « serez », et d’un COD : « telle » antéposé.
La proposition subordonnée conjonctive est : « quand vous irez moisir ». Elle contient son propre sujet : « vous » et son propre verbe : « irez » (verbe aller au futur). Elle complète le verbe de la principale : « serez ». Elle a pour fonction complément circonstanciel de temps.
Ainsi cette strophe au futur exprime le carpe diem, et prédit, au futur, un avenir sombre à la jeune femme qui refuse son amour au poète. Les nombreux compléments circonstanciels et la subordonnée circonstancielle précisent le temps et le lieu : après sa mort, sous terre.

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