Les Fleurs du Mal, structure et contexte

Baudelaire Les Fleurs du Mal

Construction du recueil

A sa publication, en 1857, le recueil a fait l’objet de vives réactions, et Baudelaire est passé devant le tribunal correctionnel. Il a été condamné à une amende, et six de ses poèmes ont été interdits pour atteinte aux mœurs (poèmes évoquant trop ouvertement la sexualité, et poèmes sur l’homosexualité féminine. Les poèmes sur Satan ne sont pas interdits).

Pour compléter son recueil, il a écrit de nouveaux poèmes pour la deuxième édition, en 1861, et ajouté une section supplémentaire.

En 1857 :100 poèmes, répartis en 5 sections (+ une en 1861)

  • SPLEEN ET IDEAL : 77 poèmes + 18 ajoutés en 1861

Thèmes entre le spleen (mal-être, tristesse) et l’idéal (rêve, voyage, amour).

* 3 poèmes condamnés : « Les Bijoux », « Le Léthé », « A celle qui est trop gaie »

  • FLEURS DU MAL : 12 poèmes

Diverses formes du Mal, poèmes sur l’amour féminin, la beauté.

* 3 poèmes condamnés : « Lesbos », « Femmes damnées », « Les Métamorphoses du Vampire ».

  • REVOLTE : 3 poèmes

Anti-religieux, choix de Satan plutôt que Dieu

  • LE VIN : 5 poèmes contenant le mot « vin » dans leur titre

L’ivresse comme solution au mal-être

  • LA MORT : 3 poèmes contenant le mot «mort» dans leur titre

La mort vue comme délivrance

A la suite de « Spleen et idéal », les 4 autres sections exposent l’état d’âme du poète : son attirance pour le mal, et les échappatoires possibles (vin, mort).

  • TABLEAUX PARISIENS : 10 poèmes, ajout de 1861

La ville, la beauté dans la laideur, le bizarre.

***

Baudelaire se voit comme un poète maudit : incompris, inadapté car différent (cf « L’Albatros » : « Ses ailes de géant l’empêchent de marcher »… Trop de génie!)

Pour lui, le poète fonctionne différemment, ses sens ne perçoivent pas la même chose, et il est capable de voir la beauté dans la laideur.

Le rôle du poète : extraire la beauté du mal (= fleurs du mal), voir la beauté dans les choses les plus horribles (« Une Charogne »): il transforme la boue en or. Cette métaphore, qui sert de titre officiel, vient de Baudelaire lui-même, dans son « ébauche d’un épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal »:

« Tranquille comme un sage et doux comme un maudit »

[…]

« Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.

Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence,

Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or. »

Vous trouverez des analyses grammaticales pour « Une Charogne » (dans la section grammaire « subordonnées conjonctives compléments circonstanciels »), et pour « Remords posthume » (dans grammaire).

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