Discours de la servitude volontaire, résumé

LA BOÉTIE (1576)

Le texte original n’est pas divisé en différentes parties, ni même en paragraphes. Ce sont les éditions scolaires qui l’ont découpé dans un souci de clarté. Ici, les points représentent les différentes idées développées dans le texte.

  • D’après Homère, Ulysse préférait n’avoir qu’un seul seigneur. Mais c’est un risque, car cet unique seigneur peut devenir mauvais. Cependant, plusieurs seigneurs rendent malheureux. Mais ce n’est pas le sujet du livre.
  • Pourquoi des millions d’hommes supportent un seul tyran ?
  • Parfois, un peuple est soumis par la force, et donc peut tomber en servitude. Même un gouvernement bienveillant peut mal agir.
  • Être asservi et subir des violences de la part d’un seul tyran qui n’a pourtant jamais connu la guerre est étrange de la part d’un peuple entier. C’est pire que de la lâcheté.
  • Dans une guerre, ceux qui combattent pour leur liberté et celle de leur peuple sont ceux qui se battent avec le plus de courage.
  • Or, un seul homme peut tyranniser tout un peuple. Il faut non pas le combattre, mais ne pas l’accepter. Le peuple s’asservit lui-même en l’acceptant.
  • Les tyrans sont comme le feu : plus ils sont alimentés en pillages et violences, plus ils deviennent puissants et destructeurs. Mais, si on cesse de leur obéir, ils faiblissent. Il suffit de désirer la liberté pour l’obtenir.
  • Les peuples se laissent dépouiller volontairement par le tyran, auquel ils ont donné son pouvoir. Il faut cesser de soutenir le tyran, et il perdra son pouvoir.
  • Le peuple trouve naturel d’être asservi et n’aime plus naturellement la liberté.
  • Si on suivait la nature, on serait obéissants envers nos parents, mais pas esclaves. La nature nous a fait tous frères et ne nous porte pas à maltraiter les autres. Donc elle nous a faits libres et égaux. La servitude n’est pas naturelle, et les animaux aiment naturellement la liberté.
  • Il y a trois sortes de tyrans : ceux qui sont élus, ceux qui le sont par la force, et ceux qui le sont par l’hérédité. Ceux qui sont élus devraient être moins violents, mais ce n’est pas le cas. Tous sont aussi horribles.
  • Si les hommes avaient vraiment le choix, ils choisiraient la liberté.
  • Certains peuples se sont trompés en donnant le pouvoir à un tyran, puis ils ont trouvé normal d’être asservis.
  • Les peuples qui ont toujours connu la servitude s’y habituent et ont perdu leur goût naturel pour la liberté. Les Vénitiens, eux, ont toujours été libres.
  • Le goût pour la liberté est une affaire d’éducation.
  • Xerxès [roi perse de l’Antiquité] n’a pu soumettre ni les Spartiates, ni les Athéniens, qui ont tué ses messagers. En compensation, ils ont dû lui envoyer deux Spartiates. Ils ont été accueillis par un seigneur perse qui leur a expliqué qu’un seigneur peut être bon. Mais l’un des Spartiates lui a répondu qu’il ne savait pas ce qu’est la liberté.
  • Caton [écrivain et historien de l’Antiquité] était souvent chez son parent, le tyran Sylla, et a été témoin de ses violences. Il a eu envie de le tuer, car il était romain et avait le goût de la liberté.
  • On ne peut pas regretter, ni désirer ce qu’on ne connaît pas.
  • La nature de l’homme est d’être libre, mais aussi de suivre son éducation. Ce qui lui est habituel lui paraît naturel. « La première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude. »
  • Certains hommes ne s’habituent pas à la servitude. Ils se révoltent et veulent retrouver leur liberté passée.
  • Mais les gens intelligents qui veulent se révolter sont peu nombreux et isolés.
  • Certains ont réussi à retrouver la liberté, mais en sont morts. D’autres voulaient seulement devenir tyrans à leur tour.
  • Les hommes naissent dans la servitude et deviennent lâches.
  • Le médecin Hippocrate a refusé de servir le roi perse.
  • Sans liberté, on devient lâche, alors que la quête de liberté fait se battre avec courage.
  • Les tyrans devraient lire le livre de Xénophon [philosophe et historien grec de l’Antiquité] , qui explique que les tyrans sont obligés de se méfier de tout le monde.
  • Pour régner, les tyrans doivent rendre leurs sujets stupides. Pour cela, ils leur fournissent des tavernes, des jeux, des prostituées, des spectacles, des fêtes, des banquets, afin de leur faire oublier leur servitude.
  • En Orient, les rois restaient cachés pour paraître mystérieux et inaccessibles, ou même divins en prétendant faire des miracles.
  • En France, les rois prétendent l’être de droit divin.
  • Ce n’est pas l’armée qui protège le tyran, mais les quatre ou cinq hommes qui forment son entourage proche, et qui ont chacun six-cents hommes sous leurs ordres, qui en ont eux-mêmes six mille chacun qui profitent du régime. Donc tous obéissent et aucun ne veut la liberté.
  • Tous les gens mauvais et ambitieux se rassemblent autour du tyran, et deviennent eux-mêmes de petits tyrans au service du grand tyran, et profitant de ses faveurs, ils asservissent le peuple. Mais ces petits tyrans sont eux-mêmes encore plus asservis que les paysans qu’ils dominent, car ils doivent en plus plaire au tyran.
  • Les petits tyrans ont des richesses, mais ils ont perdu leur liberté et sont à la merci du tyran et de ses cruautés, car le tyran n’a pas d’amis. Tout ceux qui se sont crus proches des tyrans l’ont payé de leur vie, hommes ou femmes.
  • Pour cette raison, la plupart des tyrans ont fini assassinés par leurs proches. Ainsi, les tyrans ne sont jamais aimés et n’aiment jamais, car ils sont par nature cruels.
  • Les favoris du tyran ne sont pas ses égaux, et il a tout pouvoir sur eux.
  • Pourtant, les tyrans sont toujours entourés, car l’argent et le pouvoir fascinent malgré le danger.
  • Le peuple en veut souvent aux petits tyrans, mais non au tyran lui-même.
  • Donc la tyrannie n’est pas aimée de Dieu, et les tyrans seront punis.