L’autobiographie est un genre. Elle est apparue au XVIIIe siècle (avec Les Confessions de Rousseau), mais elle a été définie plus tard, au XXe siècle, par Philippe Lejeune.
C’est le seul genre pour lequel auteur = narrateur = personnage principal.
En 1975, Philippe Lejeune, dans son livre Le Pacte autobiographique, définit l’autobiographie:
« Récit rétrospectif en prose, qu’une personne réelle fait de sa propre existence, lorsqu’elle met l’accent sur sa vie individuelle, en particulier sur l’histoire de sa personnalité. »
Explications:
- « Récit rétrospectif »: récit d’événements passés. L’auteur écrit généralement lorsqu’il est âgé (à la différence du journal intime, qui s’écrit au jour le jour). L’auteur-narrateur-personnage doit donc se dédoubler: lui dans le passé, et lui dans le présent en train d’écrire.
- « personne réelle »: l’auteur, qui parle de lui-même, sans changer son nom.
- « sa propre existence »: c’est son histoire qu’il raconte, et il dit ce qui lui est arrivé réellement, sans rien changer.
- « sa vie individuelle »: il est le personnage principal, et raconte à la première personne.
- « l’histoire de sa personnalité »: c’est l’introspection. Il doit réfléchir aussi à la construction de sa personnalité grâce à ses souvenirs. Pour cela, Nathalie Sarraute utilise le dialogue avec elle-même.
Si certaines de ces contraintes ne sont pas respectées, il s’agit alors d’un genre voisin: roman autobiographique (certaines choses sont inventées, et les noms modifiés), ou essai, mémoires, récit de vie, pensées, biographie.
Enfance, de Nathalie Sarraute (1900-1999), est une autobiographie publiée en 1983. Le récit de son enfance est basé sur ses seuls souvenirs. Il est entrecoupé de passages dialogués où elle se dédouble et se parle à elle-même.
